vendredi 30 mai 2008

On nous vole tout

Maintenant que l’affaire de la Société Générale s’est médiatiquement calmée, j’avoue avoir eu un problème orthophonique assez déstabilisant. Durant toute la première période de l’affaire, je n’arrivais pas à prononcer le nom du coupable désigné. Je l’appelais en bafouillant : Jérôme de Kervern. Pourtant, n'ayant plus plus d’antenne télé, je ne sais pas ce que devient la Présipauté de Groland. Mais le nom de Gustave de Kervern se dressait comme un étendard dans ma bouche lorsque je pensais à la Société Générale et ses milliards envolés. J’imaginais ce cher Gustave travaillant dans cette banque, vendant des titres, achetant, échangeant et finalement appuyant sur le mauvais bouton (ce n'est pas un jeu de mot). Il nous vengeait, nous les glandeurs, de cette finance, fleuron de l’économie française. Gustave le terroriste avait planté la Société Générale. Mais ce qui me réjouissait le plus, c’était de penser qu’il avait été embauché.

Pourtant non. La réalité était toute autre. Un pauvre type bardé de diplômes, un lèche bottes (pas celles sentant la bière et la pisse des troquets fréquentés par Gustave) cherchant à être le meilleur s’était planté. Même ce genre de conneries ils nous laissent pas les faire, les salauds !

lundi 26 mai 2008

vendredi 23 mai 2008

En fin de droits

A chaque fois qu’il y a une grève dans le service public, j’entends des gens vraiment bien choisis prétendre être pris en otage, dire que dans le privé ils n’ont pas les avantages des fonctionnaires et ne peuvent pas se permettre de faire grève sans mettre leur boite en péril et perdre leur job et que vraiment c’est pas juste c’est toujours les mêmes qui trinquent, etc.

Ces gens, j’ai envie de les serrer dans mes bras, de les accueillir ces doux petits agneaux qui découvrent, réalisent qu’ils n’ont plus le droit de grève, EUX. C’est beau, c’est fort, c’est douloureux cette découverte. C’est pourquoi je veux les accompagner vers des chemins plus aventureux encore, vers le réveil et l’entrée dans le monde réel. Lève toi et marche mon ami.

Levez-vous tous…

Alors…

… Alors vous vous levez le matin pour vous rendre à votre travail et vous avez en tête ces images des heureux bénéficiaires du droit de grève.

Vous vous levez le matin pour vous rendre au bureau de vote mais en chemin vous vous tapez sur le front. Plus de droit de vote. C’est une loi qui vient de passer, ou bien une insidieuse pression, une présence dans la rue qui fait que vous préférez vous abstenir de déposer un bulletin dans l’urne. Vous enviez peut-être les gens que vous voyez se rendre au bureau de vote mais déjà certains font aussi demi-tour. Pour d’autres c’est différent, il s’agit de ne surtout pas se tromper de bulletin, surtout pas. La voix menaçante résonne encore dans leurs oreilles.

Vous vous levez le matin, sortez dans la rue, entrez dans votre station de RER. Au Relay, l’employé vous regarde bizarrement en vous tendant Le Journal. Vous vous excusez de lui avoir demandé un titre qui n’est plus distribué depuis longtemps. En sortant de la gare, vous trébuchez car vous ne savez plus si vous avez le droit ou non de marcher sur le trottoir.

Après votre fameux boulot, vous pouvez boire un verre au café mais vous ne vous attardez pas trop car chez vous il y a le couvre feu, vous n’avez plus le droit de circuler dans les rues et de retrouver des amis après 22h00. Grâce à votre Passe Navigo, le Préfet de police sait que vous n’êtes pas rentré chez vous. Mais peut-être ne sait-il pas exactement dans quel lieu vous vous trouvez…

… Vous avez le droit de rêver.

jeudi 22 mai 2008

Émeutes de la Faim

Hum...

Comme je l’aime cette expression. Elle a de la rondeur, elle est à la fois longue en bouche et croustillante avec son t qui vient attaquer le palais. Je verrais bien un plat, ou carrément un menu « Émeutes de la Faim », à la carte d’un restaurant gastronomique. J’imagine déjà la ronde des plats, les crustacés qui caracollent, les gibiers qui frémissent dans les casseroles, les sauces qui ruissellent, le caviar qui déborde de la louche, les carpes qui font des sauts... Pour disperser cet amoncellement de mets, le personnel balance des caïpirinha nitro à l’azote liquide façon Ferran Adrià, des lances à eau font gicler du Mouton Rothschild à même le tonneau...

Si pour certains en France, les émeutes de la Faim renvoient à des périodes de famines du XIXème siècle, cette expression a pour moi un côté très marketing. Et d'ailleurs, la presse avide d'idées simples et chocs, l'emploie sans compter. Les appelait-on comme ça au XVIIIème ou au XIXème siècle les émeutes de la faim ? Une brève recherche sur internet me mène à cette page très intéressante. Mes yeux ahuris tombent sur cette phrase, « Les émeutes de la faim étaient parfois l’occasion d’une grande explosion, comme cette « grande émeute des Fromages » à la foire aux oies de Nottingham en 1764, où l’on fit rouler dans les rues des fromages entiers.»

Ça ne me dit pas si les hommes de l’époque parlaient d’émeutes de la faim (du moins les historiens employaient-ils l’expression en 1963), mais ce que je sais maintenant, c’est que les plateaux, assiettes, farandoles et autres fadaises de fromages, c’est terminé. L’heure est à la grande émeute des fromages.

lundi 19 mai 2008

Ça descend, ça descend, ça descend... C'est la Gauuuuuche.

Je suis sur Mars. Voici le genre de réflexion qui me vient lorsque je lis un article du type de celui publié par Libération le mardi 13 mai 2008 sous le titre : « Le nouvel endroit où la gauche pense ». Monsieur Eric Maurin, économiste et sociologue y parle du système éducatif. Voici ce que je lis à propos du système des bourses : « plutôt que d’aider 50% de la population au lycée, il faudrait en aider 10% beaucoup plus ». Ça fait bander cette proposition. Si je me pointe chez Terra Nova, ce nouvel eldorado de la gauche, et que je propose qu’on éduque 100% de la population beaucoup plus et avec beaucoup plus de moyen, je vais vraiment passer pour un con, non ?

Parce que chez ces gens là on n’a pas peur de dire des choses comme « Mon idée la plus iconoclaste concerne le financement du supérieur » pour que le lecteur découvre que l’idée en question est en réalité reprise d’expériences déjà menées dans d’autres pays.

C’est ce qu’on appelle avoir une idée à l’insu de son plein gré.