samedi 25 octobre 2008

Quartiers de Haute Sécurité - Touche pas à mon yacht

Le nombre de suicides dans les prisons françaises a pris un essor prodigieux. Il y a donc en France quelques chiffres en croissance positive. Comment s’étonner de tels chiffres quand la presse et la classe politique assomment les habitants de la France avec la crise financière ?

Les prisons sont pleines de personnes tombées suite à des enquêtes de brigades financières ultra-violentes. Les interpellations faites par ces brigades bien connues sont réputées pour être extrêmement brutales. On vous jette du lit à 6h00 du matin. Votre femme s’oppose aux forces de l’ordre ? On lui sert du « Ta gueule salope ! » Et oui le tutoiement est de rigueur au sein de ces brigades. On vous humilie devant vos employés, on vous fouille au corps, vous jette dans des cellules insalubres et surpeuplées et vous bouffez de la merde. Quand vous savez qu’en plus dans le monde libre l’économie s’effondre, le suicide apparaît comme une porte de sortie acceptable.


Mais pourquoi voulez-vous m’interrompre ? Comment, ce ne sont pas ces gens là qui se suicident ? Ils ne sont d’ailleurs pas si nombreux dans les prisons ? Vous êtes sûrs ? Je serais mal informé d’après vous ?

Je suis pourtant informé que le 7 octobre dernier, le conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité une résolution appelant les États à agir contre la piraterie au large de la Somalie en employant les moyens nécessaires. Jean-Maurice Ripert, ambassadeur de France à L’ONU a assuré que l’union européenne a décidé de préparer une opération militaire avant la fin de l’année.Des pirates somaliens sont déjà dans des prisons françaises.

Lorsque Nicolas Sarkozy a décidé d’aller chercher avec les dents le point de croissance de la population carcérale, il ne mentait pas. Bien évidemment, ces pirates bénéficient de conditions d’incarcération scandaleusement idéales. Ils voyagent gratuitement dans un pays dont ils ne connaissent pas la langue et dans lequel ils n’ont aucun ami. Un dépaysement de première classe. En voilà qui ne risquent pas de se suicider.

jeudi 9 octobre 2008

Just Do it

Chers amis américains.

Il paraît que les français sont des anti-américains primaires, critiques à votre égard, vous qui vivez dans la plus grande Démocratie du monde. Vous n’en avez probablement rien à foutre mais on vous trouve incultes et arrogants (cela va souvent de paire), on critique votre système scolaire, votre non système de santé, on vous trouve gros. On n’aime pas votre président actuel, mais vous non plus donc ça ne compte pas. On aime d’avance le prochain, le démocrate (tout le monde peut se tromper). On n’aime pas vos films, à part ceux qui sont comme les gros mais avec moins d’argent. On n’aime pas vos grosses bagnoles et plus généralement votre mode de vie. On n’aime pas votre système de retraites privées et d’ailleurs ces temps-ci, elles sont pas à la fête.
On n’aime pas vos armes à feu.

Enfin… Du moins… A la réflexion, en ce moment, on en viendrait presque à vous envier la facilité avec laquelle vous pouvez vous procurer des armes. Aujourd’hui, vous avez de bonnes raisons de vous en servir. Vous savez ce qu’il vous reste à faire, repérez vos cibles à Wall Street, Washington, Chicago, Seattle etc. Suivez les puissants à la sortie de leur travail, des centres de conférences, des grands hôtels, accompagnez les à leur domicile.

D’ailleurs, c’est avec votre argent et celui de vos enfants qu’ils vont travailler, ils peuvent bien vous inviter à dîner. Bref, soyez leur ombre. Vous n’êtes pas obligé d’appuyer sur la gâchette mais simplement leur laisser penser que c’est une possibilité. Et si vraiment vous n’y tenez plus, appuyez, faites le. Faites le pour vous, Faites le pour vos enfants, faites le pour nous.

P.S. Qu’est-ce qu’ils attendent les distributeurs de Louise Michel, le film de Kervern et Delépine, pour en avancer la sortie ? C’est maintenant qu’il faut qu’il sorte.

mercredi 8 octobre 2008

Les fils de leurs pères

Entendu sur France Inter Mardi 7 octobre dans le téléphone sonne consacré à la crise.

Thierry de Montbrial, est l’organisateur à Evian de la World Policy Conference, un gros raout international réunissant, comme indiqué sur le site, leaders internationaux et experts et dont le sponsor principal est Total.

Invité hier, voici ce qu'il a dit : « Il faut revenir à l’histoire. On connaissait parfaitement le phénomène du coup de Grisou dans les mines de charbon, on savait ce qu’il fallait faire pour l’éviter, il a fallu attendre un accident avec mille morts pour qu’on prenne les décisions correspondantes.»

Monsieur, personne à France Inter n’a jugé bon d’interrompre votre larmoyante tirade, il y a pourtant deux choses au moins à en retenir.

Votre modestie vous pousse à employer un « on » générique plutôt que « nous » mais vous avez parfaitement raison, Monsieur, vous et vos amis leaders du Monde êtes bien de la même trempe que vos ancêtres patrons des mines de charbons. Il leur a fallu attendre mille morts en une fois car moins de mille et les coups de gueule des mineurs cela ne suffisait pas.

Mais vous mentez. Ce n’est pas mille morts qui ont changé le comportement de vos ancêtres, ce sont les grèves qui les ont fait plier.

Considérez ceci comme une introduction à un texte prévu pour demain…

lundi 6 octobre 2008

Jeu-test

Pour augmenter l'audience de ce blog, voici un jeu qui devrait séduire le plus grand nombre.

« Ce sentiment de démocratie s’est trouvé renforcé par le tournage en numérique. Trois caméras suivaient en permanence les uns et les autres, ne laissant rien passer de ce qui pouvait surgir, attrapant à la volée les réflexions, les attitudes, les détails, toutes les nuances du tableau et les amorces de nouvelles intrigues… »

D’où vient cette phrase ?

- Le dossier de presse du fichier Edwige ?
- Une brochure publicitaire du Pass Navigo RATP payant validé par la Région île de France ?
- Une déclaration de l’association des maires de France pour la vidéo surveillance ?

Indices et remarques : Notez qu’il n’est question que de « sentiment de démocratie » comme on parle de « sentiment d’insécurité ». Remarquez également qu’il s'agit de « ne rien laisser passer », « d’attraper à la volée. »

Alors, pas plus d’idée ?
- Rudolph Giuliani et la tolérance zéro ?
- Une déclaration du temps de la guerre froide ? le mur de Berlin, celui séparant le Mexique des Etats-Unis, celui d’Israël en Cisjordanie ?
- Un livre de George Orwell ?

A vos claviers pour les réponses...

La soif de l'or

Réjouissons nous, la finance va être régulée autrement, les puissances publiques ne vont plus laisser faire les banquiers. En ces temps d’États aux caisses vides, nous voilà rassurés. Et de quelles puissances publiques s’agit-il ? Celles des coups d’états en Amérique du sud ? Celles des coups d’états en Afrique ? Celles des Émirats qui redistribuent les richesses mieux que les autres ? Celles qui cachent la vérité sur des produits laitiers contaminés au nom de l’esprit olympique ? Tant de combinaisons plus alléchantes les unes que les autres. Parlant de combinaison, la réunion du G4 se faisait avec Berlusconi, qui lui a raison de se vanter de passer ses vacances sur son propre yacht. Bref, nous voilà rassurés pour l’avenir du monde.

Et pour commencer, vous avez signé un contrat avec une grosse entreprise ? l’État vous somme de le déchirer. Vos deux ans de salaire garantis par contrat en cas de rupture, vous pouvez tirer un trait dessus sans que cela perturbe personne. Au fait qui garantit l’épargne des épargnants français déjà ?

L’État français, bien sûr, le même qui a décidé de soutenir l’immobilier en proposant l’acquisition de 30000 logements issus de programmes neufs dont les mises en chantiers sont stoppées pour cause de crise. Est-ce cette gestion étatique dont nous avons besoin ? Le ministre de l’écologie était absent de la réunion des ministres qui ont décidé cette trouvaille ainsi que d’autres. Y a-t-il une réflexion de long terme et de qualité environnementale ou plus prosaïquement de qualité du bâti qui a motivé cette proposition ? Quels sont les logements issus de programmes privés qui entrent dans ce nouveau paquet, car il faut bien le reconnaître, depuis que Sarkozy est aux manettes, tout est question de paquet. Quel type de chauffage, quelle implantation par rapport au soleil , à l’environnement, à la ville, aux transports en commun ? Quels types de matériaux ? M’est avis que la principale question qui taraude nos chers ministres est celle du prix à payer maintenant, pas dans 20 ans. La longévité et la rentabilité énergétique du bâtiment n’a pas l’air de les inquiéter.

Pourquoi pas faire pareil avec le secteur automobile, avec les vignerons qui peinent à vendre leur production ? D’ailleurs, étant donné que tout se casse la gueule, que la bourse baisse, que l’euro baisse, que le pétrole baisse, que l’or baisse, qu’est-ce qui monte ? La drogue ? Qui peut me dire si les prix baissent aussi sur ces produits ?

Le plus inquiétant dans cette affaire, c’est de voir que les banques sont tout de même parvenues à s’entendre pour finaliser un prêt de 14 milliards d’euros pour permettre à EDF de racheter British Energy et ainsi se lancer dans un gros programme de réacteurs nucléaires. Si les banques parient à présent sur le nucléaire après avoir misé sur les Subprimes, c’est qu’on est mal barré.

L'État sera donc la nouvelle autorité céleste vers laquelle se tourner. Cette autorité sera-t-elle pour autant supérieure à l'esprit olympique ?

lundi 29 septembre 2008

Retour sur Paris Match

Certains se sont offusqués des photos de Paris Match présentant les afghans supposés responsables de la mort de soldats français. Il s’en suivit une brève polémique comme les aime le cercle politico-médiatique. Pourtant, il est de notoriété publique que Paris Match appartient au groupe Lagardère, dont le président est un proche du nôtre. La rédaction de Match chercherait-elle à faire du tort aux intérêts de la France en faisant la promotion de ses ennemis en Afghanistan ? Cette rédaction n’a-t-elle pas retenu les leçons du passé ?

Allons quoi ! Cette bande de sauvages vêtus des uniformes des militaires français qu’ils assassinent nous narguent et on va rester les bras ballants ? Vont-ils bientôt violer nos femmes eux qui violent nos morts et brandissent leurs effets personnels dont une montre, symbole de l’importance du timing en temps de guerre. Le timing donc : Une embuscade le 18 août, un reportage photo le 4 septembre suivi d’une bonne polémique et un vote en assemblée le 22 septembre, pour la poursuite d’une intervention militaire en Afghanistan.

Et vous pensez encore que ce reportage était une erreur ? Que Lagardère ignore ce qui se passe chez Match comme il plaidait l’ignorance dans l’affaire EADS ? EADS qui fabrique missiles et Eurocoptères entre autres choses. Qui fabrique et qui vend, de temps en temps. En temps de guerre, par exemple.

Et vous avez encore le mauvais esprit de dire que Match fait du reportage choc pour vendre du papier !

jeudi 25 septembre 2008

Pour une dérégulation de la finance

A croire les économistes radiodiffusés, il n’y aurait plus de pilote aux manettes de l’économie mondiale. Bien sûr, eux-mêmes ont la solution, il suffit de réguler la finance mondiale devenue immorale. Laurence Parisot annonce sur France Inter que nous courrons un grand danger, « on est tous dans le même bateau » dit-elle. C’est sans doute la raison pour laquelle aujourd’hui, tout le monde critique les parachutes dorés. Ils sont en effet sans efficacité dans un bateau qui fait naufrage.

Mais la finance est-elle dérégulée ? Pas que je sache, et pas plus aujourd’hui que par le passé.
L’argent circule, il semble n’en faire qu’à sa tête mais il est parfaitement régulé. Bien sûr, de temps en temps une digue peut céder et provoquer des dégâts ou même faire un heureux imprévu, mais la plupart du temps l’argent va bien là où on lui a demandé d’aller dans ce hold-up permanent imaginé par les pères du capitalisme.

Laurence Parisot voit dans la crise actuelle un « onze septembre de la finance ». Sachant que Nicolas Sarkozy parle ce soir au cours d’un meeting, faut-il voir en lui un nouveau Pinochet ? Ou bien, passant allègrement de la marine à l’aviation civile, la patronne du MEDEF se voit-elle dans un avion en train de s’écraser ? De quel 11 septembre s'agit-il enfin ? 2001 ou 1973 ? Un stade chilien transformé en prison à ciel ouvert pour le peuple opposant, est-ce comparable avec une crise qui confisque leur maison à des milliers d'étasuniens ? Pardon, j'oubliais que c'est de la crise financière que nous sommes solidaires, pas de celle des subprimes.

Cette relativité est assez intéressante car après tout le danger est-il palpable ? Quantifiable ? Si je ne peux pas me nourrir, me loger, si je vis dans un pays où la police me tabasse chaque fois que j’ouvre ma bouche, je comprends ce que veut dire le mot danger. On ne doit pas courir un danger de cette nature puisque ceux-ci n’ont jamais provoqué d’injection d’argent de la part de la BCE ou de la FED. Nous allons face à des dangers indicibles.

Indicible ne veut pas dire petit. Il faut pointer du doigt, grossir à la loupe, nous assommer avec la grosseur du machin. Sarkozy a converti ses collègues maîtres du monde au programme de Bigard : On met le paquet. Les patrons voyous sont des gros dégueulasses. Et oui, plus c’est gros plus ça passe, mais faut quand même pas pousser, même chez les grands de ce monde. Le gâteau est gros, on s’arrange pour ne pas être nombreux à se le partager mais il se trouve toujours des mauvais joueurs qui veulent des parts beaucoup plus grosses que les autres. Ça c’est pas bien.

Pourtant, les méthodes financières qui ont fait sombrer des banques (et en ont fait grossir d’autres) sont les mêmes qui ont généré des profits records ces dernières années. Personne (parmi les pointures autorisées) n’a réclamé des comptes, ou plaidé pour (attention un gros mot) une redistribution des richesses dans les moments d’euphorie. C’est pourquoi on a d’autant plus intérêt à nous faire croire aujourd'hui que la crise est grave et que toutes les mesures qui vont être prises le seront pour notre bien à tous.

Ce qui doit nous rassurer, quoi qu'il arrive, c'est que le président de notre République se donne l'air de vouloir tout foutre en l'air dans un pays qui compte un joli nombre de présidents assassinés...

... On peut rêver qu'il lui prenne vraiment l'envie de tout foutre en l'air

Ps Merci à Gillinoui pour la relecture

jeudi 18 septembre 2008

L'art de la communication

Monsieur Le Pahun, dont le fils Julien, soldat, a été tué par des Afghans en Afghanistan lors d’une patrouille, a été très en colère. A croire les journaux, ce n’est pas le décès de son fils qui l’a mis en colère mais un reportage photographique. Une photographe a rapporté pour Paris Match (le poids des mots, le choc des photos) un reportage qui montre en effet des afghans en armes, vêtements et autres objets appartenant à des soldats tués. Des trophées de guerre en somme. Monsieur Le Pahun n’est pas la seule personne en colère. Des hommes politiques, des intellectuels et mêmes des journalistes le sont. Eux ne sont pourtant pas en deuil.

Ces gens-là n’ont pas trouvé « abject » que des militaires français soient tués au cours d’une mission en Afghanistan. A peine a-t-on entendu ici ou là des interrogations sur le fait que des jeunes de vingt ans étaient engagés dans un conflit armé. Sans doute s’imaginaient-ils que la politique de l’armée française est d’envoyer au front des polytechniciens et énarques formés au combat et sages d’une cinquantaine d’années.

Ces derniers temps, la presse passe son temps à juger la presse. Quoi de mieux pour un gouvernement. On ne s’étonne même plus que le ministre de la défense parle, sur France Inter, de « la faiblesse de l’opinion publique dans les démocraties occidentales. » Vous pouvez traduire s’il vous plait ? On est trop manipulable ? Moi pas comprendre. Et vous ?

En revanche, si je comprends bien notre ministre de la défense, le France est en guerre de la communication avec une partie des Afghans, celle qu’on dit minoritaire et qu’on appelle Taliban. Organisateurs de la nuit des publivores, il ne vous reste plus qu’à vous procurer la vidéo de l’embuscade des communicants français en Afghanistan si vous ne voulez pas passer pour des brèles.

mercredi 3 septembre 2008

L'art du montage

Plusieurs mois après avoir visionné le film de Serge Moatti sur Mitterrand à Vichy, je reviens sur un passage qui m’avait perturbé et amusé. Le film lui même n’est en rien mémorable, d’ailleurs j’ai à peu près tout oublié et alors que j’avais gardé en mémoire quelques éléments glanés il y a une dizaine d’années lors de ma lecture du livre de Pierre Péan, le film réussit l’exploit de m’embrouiller la tête. Bref, je ne me souviens aujourd’hui pas plus du livre que du film si ce n’est que le mélange d’images d’archives et d’images tournées par Moatti est cruel, tant les plans de Moatti étaient insignifiants. Moatti les trouvait-il pourtant supérieurs aux images d’archives pour qu’il se sente le droit de manipuler ces dernières. Regardez les images et vous verrez qu’à la toute fin du film, Moatti a placé des images tournées dans un camp. Or admirez bien le cycliste qui pédale à l’envers lors d’un panoramique. Moatti l’a-t-il fait exprès ou n’a-t-il pas supervisé le montage et n’a-t-il pas revu le film avant de le présenter au public ?



Des soldats traversent l’allée d’un camp, ils viennent de l’arrière gauche du plan pour arriver à l’avant droit. Pour que le plan suivant soit monté harmonieusement, Moatti voulait sans doute un panoramique à droite. Pour ce faire, lorsque vous avez entre les mains un pano gauche, votre grande morale de cinéaste, votre honnêteté intellectuelle sont vos seules guides. Vous montez donc le plan à l’envers. Vous obtenez ainsi votre Panoramique vers la droite. Vous avez ainsi correctement enchaîné vos deux plans comme on vous l’a appris à l’école.


Moatti mérite un bon point. Mais que se passerait-il si quelqu’un comme Siné, ou encore Dieudonné manipulait des images de camp de la mort ? Que dire aux imbéciles qui nient la réalité des camps de concentration si l’on manipule soit même les images, et dans un film diffusé par le service public ? Le caprice esthétique de tel ou tel prévaut-il sur l’archive historique ? Dans ce cas pourquoi pas un peu de couleur, pourquoi pas des images accélérées comme dans Benny Hill, avec des rires en fond sonore ? (Personnellement je ne suis pas contre, faut voir le résultat)


Il ne faut pas accabler le pauvre Moatti, il n’est que le reflet d’une société qui prend ses aises avec l’histoire, la vérité. Lui même, on l’a découvert, est un piètre monteur. Même ses montages financiers se cassent la gueule, privant le public, d’après Télérama, de l’émission qui devait être la meilleure de la rentrée…

lundi 1 septembre 2008

Bêtisier

Je ne sais pas s’il existe en presse écrite l’équivalent du bêtisier pour la télévision. Si c’est le cas j’aimerai en être informé et je pense que ce qui c’est passé cet été concernant l’affaire Val Siné serait en bonne position. Qu’un directeur de publication, Laurent Joffrin, évoque la « race juive » dans un article censé dénoncer des propos jugés antisémites tenus dans un hebdomadaire c’est déjà pas mal. Que cet article soit en fait un soutien affirmé à un collègue directeur de publication qui déclare ne pas lire les textes de certains auteurs qu’il publie alors qu’il en est responsable, là on est dans le grand comique français.


Niveau bêtise on est au top. Il paraît difficile de faire mieux que les patrons !


Mais chers journalistes rassurez-vous je sais que vous en êtes capables. Par exemple une autre bêtise qui m’insupporte : la notion d’identité. Depuis plusieurs années en photographie on nous parle d’identité lorsque tel ou tel artiste réalise un travail sur les habitants des tésci ou autre groupes sociaux. Sur d’autres sujets également par exemple ceux liés à l’histoire. Mais la banlieue c’est vraiment la tarte à la crème. Ainsi, dans Libération du 19 août dernier, dans un texte sur une œuvre de l’artiste JR dans une favela de Rio, l’auteur écrit que l’artiste donne « une identité à la colline et à ceux qui l’habitent. » Non seulement la favela attendait un artiste pour se doter d’une identité mais en plus les habitants eux-même reçoivent cette extrême onction identitaire que l’artiste, du haut de la colline veut bien leur offrir.


L’œuvre elle même a l’air très belle et l’artiste semble avoir pris sa part de risque et travaillé en toute honnêteté. Mais voir l’artiste en fonctionnaire chargé du recensement, je ne sais pas où certains journalistes vont chercher leur inspiration. Ah si… Nous avons un ministère de l’identité nationale. On y forme sans doute des hommes et des femmes à la critique photographique.

vendredi 30 mai 2008

On nous vole tout

Maintenant que l’affaire de la Société Générale s’est médiatiquement calmée, j’avoue avoir eu un problème orthophonique assez déstabilisant. Durant toute la première période de l’affaire, je n’arrivais pas à prononcer le nom du coupable désigné. Je l’appelais en bafouillant : Jérôme de Kervern. Pourtant, n'ayant plus plus d’antenne télé, je ne sais pas ce que devient la Présipauté de Groland. Mais le nom de Gustave de Kervern se dressait comme un étendard dans ma bouche lorsque je pensais à la Société Générale et ses milliards envolés. J’imaginais ce cher Gustave travaillant dans cette banque, vendant des titres, achetant, échangeant et finalement appuyant sur le mauvais bouton (ce n'est pas un jeu de mot). Il nous vengeait, nous les glandeurs, de cette finance, fleuron de l’économie française. Gustave le terroriste avait planté la Société Générale. Mais ce qui me réjouissait le plus, c’était de penser qu’il avait été embauché.

Pourtant non. La réalité était toute autre. Un pauvre type bardé de diplômes, un lèche bottes (pas celles sentant la bière et la pisse des troquets fréquentés par Gustave) cherchant à être le meilleur s’était planté. Même ce genre de conneries ils nous laissent pas les faire, les salauds !

lundi 26 mai 2008

vendredi 23 mai 2008

En fin de droits

A chaque fois qu’il y a une grève dans le service public, j’entends des gens vraiment bien choisis prétendre être pris en otage, dire que dans le privé ils n’ont pas les avantages des fonctionnaires et ne peuvent pas se permettre de faire grève sans mettre leur boite en péril et perdre leur job et que vraiment c’est pas juste c’est toujours les mêmes qui trinquent, etc.

Ces gens, j’ai envie de les serrer dans mes bras, de les accueillir ces doux petits agneaux qui découvrent, réalisent qu’ils n’ont plus le droit de grève, EUX. C’est beau, c’est fort, c’est douloureux cette découverte. C’est pourquoi je veux les accompagner vers des chemins plus aventureux encore, vers le réveil et l’entrée dans le monde réel. Lève toi et marche mon ami.

Levez-vous tous…

Alors…

… Alors vous vous levez le matin pour vous rendre à votre travail et vous avez en tête ces images des heureux bénéficiaires du droit de grève.

Vous vous levez le matin pour vous rendre au bureau de vote mais en chemin vous vous tapez sur le front. Plus de droit de vote. C’est une loi qui vient de passer, ou bien une insidieuse pression, une présence dans la rue qui fait que vous préférez vous abstenir de déposer un bulletin dans l’urne. Vous enviez peut-être les gens que vous voyez se rendre au bureau de vote mais déjà certains font aussi demi-tour. Pour d’autres c’est différent, il s’agit de ne surtout pas se tromper de bulletin, surtout pas. La voix menaçante résonne encore dans leurs oreilles.

Vous vous levez le matin, sortez dans la rue, entrez dans votre station de RER. Au Relay, l’employé vous regarde bizarrement en vous tendant Le Journal. Vous vous excusez de lui avoir demandé un titre qui n’est plus distribué depuis longtemps. En sortant de la gare, vous trébuchez car vous ne savez plus si vous avez le droit ou non de marcher sur le trottoir.

Après votre fameux boulot, vous pouvez boire un verre au café mais vous ne vous attardez pas trop car chez vous il y a le couvre feu, vous n’avez plus le droit de circuler dans les rues et de retrouver des amis après 22h00. Grâce à votre Passe Navigo, le Préfet de police sait que vous n’êtes pas rentré chez vous. Mais peut-être ne sait-il pas exactement dans quel lieu vous vous trouvez…

… Vous avez le droit de rêver.

jeudi 22 mai 2008

Émeutes de la Faim

Hum...

Comme je l’aime cette expression. Elle a de la rondeur, elle est à la fois longue en bouche et croustillante avec son t qui vient attaquer le palais. Je verrais bien un plat, ou carrément un menu « Émeutes de la Faim », à la carte d’un restaurant gastronomique. J’imagine déjà la ronde des plats, les crustacés qui caracollent, les gibiers qui frémissent dans les casseroles, les sauces qui ruissellent, le caviar qui déborde de la louche, les carpes qui font des sauts... Pour disperser cet amoncellement de mets, le personnel balance des caïpirinha nitro à l’azote liquide façon Ferran Adrià, des lances à eau font gicler du Mouton Rothschild à même le tonneau...

Si pour certains en France, les émeutes de la Faim renvoient à des périodes de famines du XIXème siècle, cette expression a pour moi un côté très marketing. Et d'ailleurs, la presse avide d'idées simples et chocs, l'emploie sans compter. Les appelait-on comme ça au XVIIIème ou au XIXème siècle les émeutes de la faim ? Une brève recherche sur internet me mène à cette page très intéressante. Mes yeux ahuris tombent sur cette phrase, « Les émeutes de la faim étaient parfois l’occasion d’une grande explosion, comme cette « grande émeute des Fromages » à la foire aux oies de Nottingham en 1764, où l’on fit rouler dans les rues des fromages entiers.»

Ça ne me dit pas si les hommes de l’époque parlaient d’émeutes de la faim (du moins les historiens employaient-ils l’expression en 1963), mais ce que je sais maintenant, c’est que les plateaux, assiettes, farandoles et autres fadaises de fromages, c’est terminé. L’heure est à la grande émeute des fromages.

lundi 19 mai 2008

Ça descend, ça descend, ça descend... C'est la Gauuuuuche.

Je suis sur Mars. Voici le genre de réflexion qui me vient lorsque je lis un article du type de celui publié par Libération le mardi 13 mai 2008 sous le titre : « Le nouvel endroit où la gauche pense ». Monsieur Eric Maurin, économiste et sociologue y parle du système éducatif. Voici ce que je lis à propos du système des bourses : « plutôt que d’aider 50% de la population au lycée, il faudrait en aider 10% beaucoup plus ». Ça fait bander cette proposition. Si je me pointe chez Terra Nova, ce nouvel eldorado de la gauche, et que je propose qu’on éduque 100% de la population beaucoup plus et avec beaucoup plus de moyen, je vais vraiment passer pour un con, non ?

Parce que chez ces gens là on n’a pas peur de dire des choses comme « Mon idée la plus iconoclaste concerne le financement du supérieur » pour que le lecteur découvre que l’idée en question est en réalité reprise d’expériences déjà menées dans d’autres pays.

C’est ce qu’on appelle avoir une idée à l’insu de son plein gré.